LE PAPYRUS DE SAINT MACAIRE OCTOBRE 2011

Suite de la divine liturgie…
Une fois les dons consacrés, le célébrant demande la pureté du corps de l’âme et de l’esprit pour tous afin de « devenir un même Corps et un même Esprit avec le Christ exprimant là le désir d’union mystique des fidèles.
Et pendant les oraisons qui suivent les fidèles prieront ainsi les uns pour les autres, présents ou absents, vivants ou défunts. La commémoration des saints qui suivra exprimera la volonté et l’action de l’assemblée de communier avec les Saints en demandant leur bénédiction. « Que leur sainte bénédiction soit sur nous ».
Et que les fidèles défunts reposent dans le Royaume, « là où il n’y a ni tristesse, ni peine, ni gémissement mais la vie sans fin ».
Le célébrant ayant demandé à Dieu de conduire ses fidèles en son Royaume, le célébrant dépose les voiles qui recouvraient ses mains et prend le très saint corps du Sauveur dans sa main le signe et le  portant près du calice, trempe son doigt dans le calice en faisant le signe de la croix  et signe le corps en dessus et en dessous.
Ce signe de croix n’est pas une bénédiction, car les saints dons sont bénis eux-mêmes et sont source de bénédiction ; l’acte de signer le corps avec le sang, rappelle la passion du Sauveur, c’est l’aspect sacrificiel de l’eucharistie.
Pendant la prière de la fraction, le célébrant partage le pain consacré
en 12 parts autour de la partie centrale, le  très saint corps du Seigneur.
Puis toute l’assemblée chante le Notre Père car c’est vers lui que monte la louange et l’action de grâce.
Après : « Souviens-toi Seigneur de nos assemblées et bénis-les, le célébrant élève le « spadikon », la partie centrale du très saint corps ; Il touche le précieux sang avec cette parcelle puis signe le très saint corps à trois reprises et dépose le spadikon dans le calice, l’empreinte de la croix tournée vers le bas : « ceci est vraiment le corps et le sang de l’Emmanuel (Dieu avec nous) notre Dieu…..

Dans une assemblée liturgique de baptisés, tous, hommes et femmes, sont « prêtres, rois et prophètes » ; tous ayant revêtu le Christ dans le baptême : «  Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ ».Tous sont revêtus de la même dignité, celle du Christ. Avec ou sans voile.
Tout est  affaire de bon sens dans l’assemblée. Car qu’est-ce qui fait que ‘’l’homme ne doit pas se voiler (couvrir), la tête’’ (1 Cor 11, 7)  alors que la femme « devrait » voiler la sienne ? Pas grand-chose si ce n’est le contexte et encore une fois la coutume, sans s’étendre sur les éléments  théologiques que les exégètes ont analysés suite aux assertions pauliniennes.
Dans nos assemblées « orthodoxes » le prêtre célèbre la tête couverte, alors que dans d’autres tout aussi « orthodoxes », le prêtre le fait tête découverte !
Et chaque tradition peut apporter ses justifications liturgiques et théologiques. En ce qui concerne le voile porté ou non par la femme, tout est affaire de culture, de tradition, de sens  et d’ouverture de cœur. A moins d’avoir une «  pièce montée » sur la tête, auquel cas il vaut mieux la couvrir, il n’y a pas « d’obligation » de porter le voile pour signifier sa dignité et se poser avec autorité.
Dans la coutume de nos églises d’Orient (et aussi d’occident il y a peu), la femme s’approche de l’eucharistie la tête couverte, l’homme non ! Mais dans les deux cas il s’agit d’une noce mystique de l’âme avec son Seigneur. C’est donc l’âme qui dans les deux cas est recouverte du voile « sacré » de l’humanité. Et c’est à cela qu’il faut être attentif. Certaines pourront être « aidées » par le voile  pour entrer en cette nuptialité, d’autres n’en éprouveront pas la nécessité. « Chaque-un » est « personne » unique devant la grâce de Dieu qui se donne sans mesure à ceux qui ont le cœur pur et c’est cela que Dieu regarde.
Que ce soit avec ou sans voile, la 8ème béatitude nous rappelle l’essentiel :’’bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu’’.

Père Daniel

Parole de sagesse
‘’ L’Evangile n’apporte pas forcément de réponses toutes faites aux problèmes des hommes, il les résout plutôt en transformant d’abord l’homme".

Père Hamann.